THE MACH II EDITION |
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Critique rédigée par CORNWALL
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INFOS TECHNIQUES DVD |
APPRÉCIATION / ÉCOUTE / CRITIQUE |
CAPTURES |
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FILM
Super Speedway demeure, aujourd'hui encore, l'un des fleurons du format IMAX. Fidèle en tout point à la double tradition de ce format (conçu au Canada), le métrage étonne par son côté documentaire pointilleux et renseigné à l'extrême, et fascine par la puissance d'évocation de ses images. En environ 40 minutes de programme, Stephen Low parvint à tirer la quintessence de ce format initialement conçu pour être apprécié sur un écran géant haut comme une immeuble de huit étages environ. Narré par Paul Newman, Super Speedway est un film de passionné: de sa conception jusqu'à son illustration sur la plus large pellicule du monde, le projet de mise en scène est clair et objectif: rendre compte, au travers du parcours de Mario Andretti, d'une passion pour la vitesse, la performance, l'efficacité, l'exigence. Rarement un film Imax avait posé un regard aussi lucide sur une substance autre que celle de l'histoire et de l'exploration géographique. Super Speedway vous immerge complètement dans un tout technique incroyablement détaillé avant de vous faire embarquer, via des plans semi-subjectifs particulièrement enthousiasmants, sur l'un de ces monstres de circuit que le film ne cesse de contempler et même d'implorer, dans toute sa perfection technique, affirmant peu à peu le pouvoir de conviction presque mystique qui frappe certains surhommes, adeptes pratiquants de vitesse et adorateurs des limites physiques admises. Ce film IMAX a été filmé en partie sur le circuit de Toronto, au Canada, lors des essais pour un grand prix.
Dans
sa deuxième partie, bien plus agressive et mouvementée, le film
transporte ses spectateurs au plus proche du terrain, de la jungle même
où évoluent ces bolides livrés aux mains de leurs pilotes experts.
Alternant scène de course endiablés et observation des tensions sur
les stands, Super Speedway ne cesse de se recentrer sur son
sujet, en proposant, via une mise en scène dynamique et un
montage des plus sportifs, un documentaire doué d'une force
d'évocation presque unique. Loin de toute contemplation généralement
attribuée aux films IMAX, le film se bâtit par petites touches, et
s'affine avec une violence certaine, une rage de convaincre qui ne
manquera pas d'impressionner. Plus qu'un simple objet audio-vidéo, il
dessine les bases d'une évocation cinématographique inspirée, force
vive et exemplaire, dépositaire de presque toutes les tendances dans
lesquelles baignent les films IMAX.
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IMAGE
Cette toute nouvelle édition est aussi surprenante sur le plan technique qu'elle ne l'est sur le plan artistique. En effet, deux visions s'offrent à vous: une première anamorphique, recadrée ou plutôt "rematée" par conséquent, en 1:1.85, d'une qualité presque phénoménale. Définition et piqué sont de mise, mais ce sont les noirs qui manquenent un peu de profondeur, et la présence de grain légèrement marquée qui ne manquera pas d'être remarquée. Les couleurs sont fort joliment saturées, fidèles en tout points au procédé IMAX, lui-même extrêmement exigeant. Aucun défaut majeur est à signaler, et pas plus d'edge enhancement. Un presque sans fautes.
La deuxième version est celle qui est la plus proche du format original: du Full Frame 1:1.33, un plein cadre non anamorphique, convaincant (on gagne en hauteur d'image, avec plus de détails qui disparaissent dans la version anamorphique...), efficace, et qui présente les mêmes caractéristqiues que la version chroniquée un peu plus haut, avec cependant une définition nettement moins performante et quelques patches de moiré NTSC... Rappellons que le film n'est plus tout jeune non plus...
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BANDE-SON
Même si vous disposiez de l'ancienne édition de ce DVD (Dolby Digital only), déjà excellente, ce n'est en aucun cas une excuse pour passer à cette nouvelle mouture labellisée "Mach 2". Et pour cause: l'ajout de la piste DTS (disponible uniquement sur la version anamorphique) est un plus colossal. Pour entrer dans le vif du sujet, on peut dire que les DVD Imax restent fidèles à leurs tradition de l'excellence en DTS. Sur Super Speedway, le mixage est sauvage, tempéré, agressif et noble. Toutes les voies bénéficient d'une ouverture maximale, et ce dès la toute première image. La qualité de l'enregistrement et de la prise de son est un ravissement permanent, avec une immédiateté qui ne manque pas de renforcer le pouvoir d'évocation du film. Transparence et maîtrise, propreté et efficacité: telles sont les qualités maîtresses de cette bande-son 5.1. L'activité surround est totale, tous les cananux réellement discrets, à tel point que l'espace acoustique qui se déploie d'une enceinte aux autres représente un univers en soi, sorte d'espace diégétique parallèle en symbiose totale avec les images. Toutes la plage audible de la bande de fréquence est représentée, jusqu'aux infra-basses incroyables, perceptibles avec un caisson d'infra-basses et pas de bas-medium... En terme de design et d'efficacité, la bande-son de Super Speedwy affirme des qualités royales et savoureuses. Tout le système est utilisé à bon escient.
Qu'en est-il maintenant des performances de chaque codage? La piste DTS dépasse de très très loin la piste Dolby Digital 5.1. Ce titre affirme une fois de plus la victoire écrasante dont est capable un bon encodage DTS 5.1. Aussi dynamique et précise qu'elle soit, la piste DD, à partir de la cinquième minute, s'étale sans profondeur, ne dépeint pas l'espace sonore avec une conviction suffisante, et surtout, affiche des caractéristiques "géographico-acoustiques" et même psycho-acoustiques plates et stéréotypées... Toute la bande des fréquences est là, mais la vitesse du son, sa fluidité et son ampleur ne sont tout bonnement pas aussi aboutis et satisfaisants que sur la piste DTS. Cette piste DTS, justement, est enregistrée à un niveau comparable à celui de la piste DD, sans gonflement de volume artificiel. Elle permet de développer des qualités acoustiques certaines et radicales qui mettent KO la piste DD. En tout premier lieu, sa fluidité presque liquide étonne: de voies en voies, on a rarement entendu (si, mais pas si souvent que ça) un "filé" aussi rapide et des transitions aussi palpables et fines. La célérité du son des bolides semble être nettement plus proches de la réalité, et rendus via le système de reproduction avec une vitesse d'évocation (oui, oui!) que ne permet pas la piste DD. Si les différences ne sont pas immédiatement perceptibles au début (on a eu très peur, en particulier lors du générique en images de synthèse), elles s'installent pour ne plus disparaître dès la troisième minute environ.
La partie la plus intéressante et la plus représentative du signal DTS sur ce DVD est difficile à décrire avec les mots, et ne résulte pas, pour les sceptiques, d'une tendance psychologique à préférer une piste DTS. Ici, sur dts-phile, on se refuse à ce genre de choses, tant est si bien que lorsqu'une piste DD est meilleure qu'une DTS (comme Cast Away et Titan AE), on le dit franchement, et sans équivoque. Retour à Super Speedway: la piste DTS parvient à prolonger le rendu des fréquences, à rendre l'évocation des sons avec plus de teneur et de complétude. Difficile à dire, mais le signal Dolby semble coupé lorsqu'il atteint un certain niveau, que la piste DTS prolonge de manière parfois spectaculaire (lors de courses), facilitant ainsi la transition avec les autres voies et les sons subséquents. Cette extension du rendu sonore est réellement palpable pour peu que votre système vous le permette, et constitue l'une des plus belles illustrations actuelles des capacités dynamiques et du pouvoir de rendu dont est capable un système sur lequel tous les canaux bénéficient d'un débit identique à tout moment, loin du push-pool incorporé dans le signal DD, qui fournit l'énergie au canal dominant en affaiblissant les autres... Ainsi donc, Super Speedway met à nu l'une des caractéristiques principales du système DTS, en proposant une piste de démonstration pour qui sait l'apprécier.
Pour parler un peu plus en détails de ce qu'il se passe dans le film, on dira sans se tromper que la variété proposée ici a vraiment de quoi ravir nos oreilles exigeantes. L'ouverture et la première partie du film vous plonge dans la conception et la technologie. Lors des déplacements de caméras dans les usines et les appareils de mesure, la piste DTS excelle à reproduire les espaces visités avec une largeur et une profondeur acoustique exemplaires. Les divers bruitages et autres foley sounds sont reproduits en stéréo à l'avant, à l'arrière, et dessinent les bases de l'espace tridimensionnel qui seront finalisées lors des courses de la deuxième partie. Même l'espace d'une usine, avec ses grandes zones de vide se perçoit, s'entend même... bref, est évoqué, invoqué, et rendu par le système. Dès que débute la première scène de course, celle des essais, l'espace sonore change radicalement de perspective et se place au plus près de cet état semi-subjectivité. Communément, c'est la base du projet de mise en scène Imax, sur le plan visuel et sonore. Écoutez la première image où apparaît le circuit: une voiture jaune file de droite à gauche, le son se déploie sur toutes les enceintes en phase totale avec les déplacements du bolide. La scène est identique en DD et DTS, mais cette dernière permet d'encore mieux placer le son dans un environnement cohérent, sonne moins caricatural, et bénéficie de plus de détails de contours et d'ensemble. Peu après, les essais débutent: la dynamique monte de deux crans, l'espace sonore se fait plus violent, plus agressif, plus fou aussi, et les très basses fréquences s'enclenchent lors du franchissement des virages: un tapis sourd, souterrain, immensément large et incroyablement bas s'empare de la pièce d'écoute. Cette sorte de "bulle" est une pure merveille, très difficile à reproduire en environnement domestique. Les passages musicaux bénéficient d'une très grande largeur et d'une disposition sur tous les canaux. Là-dessus, comme sur tout le film d'ailleurs, la piste DTS propose une extension dans le grave plus convaincante, mais sans plus, là où les passages sur les zones sombres des circuits et ses infra-basses caractéristiques sont largement plus convaincants en DTS.
La fluidité de cette bande-son ne cesse d'étonner: les sons sur la piste DTS semblent se mouvoir comme du "liquide", avec une précision et un sens de la délinéation remarquables. La reproduction des aigus est juste, nette, homogène, tout comme celles des timbres. En DD, les fréquences les plus hautes sont identiques, mais avec un degré d'analyse moindre et un rendu nettement plus court et froid. En DTS, les aigus retrouvent justesse et brillance. Vous l'aurez compris, cette bande-son mérite un chapelet de dithyrambes !
Lors des scènes de course, tout les qualités évoquées plus haut atteignent un niveau maximal. Tous les canaux fusent, habités de bruits divers, de musique, d'ambiances... Toute la scène sonore se déploie avec une énergie et un sens de l'espace littéralement confondants. Un degré de performance très très très élevé est indéniablement atteint. Ébouriffant
Deux trois petites ombres cependant: si les basses fréquences sont largement mieux rendues en DTS, par quatre occasions, celles de la piste DD l'emportent. Loin d'être un défaut de la piste DTS, ces basses fréquences sont parfaitement exagérées et injustifiées au moment où elles apparaissent: une scène de réglage, inondée de médiums en DTS, et regorgeant de basses en DD, une autre lorsque les bolides passent sous les ponts du circuits: très léger, voire très peu marqué en DTS, sourd, rauque et artificiel en DD, où le caisson souffle de toutes ses forces... Mais on ne se retrouve en aucun cas dans des exemples d'erreurs et de niveaux de basses en DTS rencontrés communément en zone 2. Les deux principes de codage présents sur le disque sont donc bien différents, avec un avantage très marqué pour la piste DTS. A noter que cette dernière piste s'abîme un peu et retombe sous la piste DD lors de la dernière image du film, lorsque la voiture restaurée de Mario Andretti s'enfuit vers l'horizon, traversant un tapis de feuilles d'érables: la précision monte soudainement d'un cran en DD, tandis que le DTS semble diffuser cette information avec un peu moins de précision... on ne lui en veut pas trop, ça passe pour cette fois-ci, tant le reste frise l'irrévérence. Une des plus belles pistes DTS qui soit, malgré son mi-débit, signe des compromis qu'il convient de faire sur support DVD... Mais quoi qu'il en soit, cette piste DTS est faite pour être appréciée par le connaisseur. Non pas que son avantage est immédiat (mais c'est pourtant cela!), mais parce qu'il est l'une des plus belles illustrations de ce dont le DTS est capable. L'extension de chaque fréquence, là où la piste DD coupe et se limite toute seule, réduisant du coup le pouvoir d'évocation de la bande-son, est très sincèrement formidable. DTS-Philes, vous savez ce qu'il vous reste à faire...
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NOTES FINALES, PISTE DTS 5.1 |
ÉQUILIBRE SONORE | 17/20 Tout simplement remarquable, de l'alpha à l'oméga |
PRÉSENCE |
18/20 Étonnante et surprenante. Un tour de force des plus convaincants. |
DYNAMIQUE | 19/20 Niveau de référence lors des courses. Perfection dans la fluidité et la puissance. |
FIDÉLITÉ / NATUREL | 18/20 Littéralement ébouriffant. |
REPRODUCTION MUSIQUE | 16/20 Libre et très ouverte, bien plus lisible sur la piste DTS. |
ACTIVITÉ SURROUND | 18.5/20 Exemplaire et constante. |
NIVEAU L.F.E | 19/20 des infra-basses réellement physiques. Un caisson exemplaire est de rigueur. |
DÉFINITION SPATIALE | 19/20 Rare perfection dans l'évocation et la délinéation de l'univers évoqué. réellement palpable. |
Note Globale | 18+/20 (environ) Spectaculaire et cohérent, physique et palpable, une piste DTS de référence. |
Une piste DTS 5.1 de référence, fluide, enlevée. La piste DD est (très) loin derrière. Champagne! |
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