Le rendu demeure argentique, en permanence, et séduit par son respect des teintes de Macao. Tantôt chaude, tantôt froide selon l'évocation, la température colorimétrique décrit de belles valeurs, sans jamaid réelleent glisser vers la saturation. L'environnement urbain, qui insipire solitude et transgresssion, transpire dans chaque plan avec une densité et une définition certes "analogique" dans son aspect, mais parfaitement en phase avec le master originel. Contrastes et lumières se montrent ad hoc. Sans réellement glisser vers le défaut, ils se montrent tout de même assez fluctuants lors de certaines séquences, mais suivent néanmoins à la lettre et au pixel près les caractéristiques d'un tournage authentique, loin de tout clinquant. Peu de différences de tonalité entre les scènes de nuit et de jour, qui semblent composées sur le même mode. Pas de finesse réelle, du grain (argentique) et quelques tâchettes (poinçons et autres petites bévues) viennent légèrement entâcher un ensemble convaincant mais évidemment loin des standards de la Haute-Définition. Notons tout de même que les compositions lumineuses et optiques parfois savantes se voient totalement respectées. Le bitate vidéo, qui totalise 8.31 Mbps en moyenne, n'est visiblement pas étranger au rendu séduisant qu'offre cette édition.
Pour la première fois, sans doutes, le format DTS 96/24, très peu usité, n'avance strictement à rien... Les raisons en sont simples: là où il état logiquement possible de s'attendre à un délié harmonique des plus fins, ainsi qu'à une finesse spectrale et multicanale proche de la perfection, comme c'est le cas sur d'autres titres, il n'en sera, ici, absolument rien. En d'autres termes, les qualités de prestation d'ordinaire immanquables du format DTS 96/24 (qui impose rigoureusement le plein débit, en l'améliorant) ne s'illustreront jamais vraiment sur Isabella, jusque dans les nuances et différences avec le codage Dolby Digital, pourtant encodé au débit moindre de 384 Kbps.
La bande-son, tamisée, représente néanmoins un modèle de clarté et de précision. Réaliste dans son approche frontale, elle retranscrit les émotions de Macao avec une palette d'une grande simplicité évocatrice, toujours tempérée, mais formidablement nuancée, à l'image d'une palette. Les dialogues se montrent audibles et massifs, pénétrants et aiguisés, et occupent le centre de la scène sonore en l'habitant de l'intérieur, avec dynamique et largeur dans les plans d'évocation. Globalement, la bande-son du film, telle que présentée ici, jouit d'une confortable dynamique et d'un rapport signal sur bruit très large. Bien qu'aucun grave ne vienne s'illustrer, la zone médium et ses débordements sur le haut du spectre se montre irréprochable et profondément réaliste, offrant même des pointes rarement entendues depuis longtemps (bris de bouteilles...). Seule la musique de Peter Kam, dans toute sa magnificence, impose une présence multicanale répartie avec de superbes volutes stéréophoniques sur l'arc frontal avant. Large et expansive, elle habite le film de l'intérieur, lui octroyant un supplément d'âme qu'il sera possible de ressentir depuis son implantation spatiale, au cœur de l'espace stéréophonique avant. L'architecture même, choisie lors du mixage, en soi, représente déjà une source d'intenses émotions pour qui sait l'apprécier. Les masses orchestrales, très discrètes, se dissipent dans un environnement sonore d'une clarté quasi-angélique, et jouissent d'une liberté qui incite à faire grimper les décibels. Sur certaines plages acoustiquement panoramiques, les sons ambiants disparaissent et seule domine une ébauche de partition. Tempérée, simple mais sincère elle aussi, la bande-son du film ne proposera jamais d'ouverture sonore ostentatoire qui mettrait en valeur la mise en scène sonore. Les voies arrières se montrent muettes et fermées, ne prolongeant même pas les échos résiduels du reste de la scène. Il n'en demeure pas moins un paysage sonore parfois éthéré, hanté par les sublimes morceaux symphoniques de Peter Kam, récompensés au festival de Berlin. La partition change totalement d'apparence d'une séquence à l'autre, et ne propose pas l'habituelle réitération d'un thème. En se renouvelant, elle fait également accéder l'ambiance sonore du film à d'autres niveaux, prenant ainsi part à l'économie du récit.
La piste Dolby Digital, qu'il convient de monter de quatre décibels si comparée à la piste DTS 96/24, offre un rendu similaire et propose les mêmes orientations. Certaines séquences plus agitées mettront en lumière la clarté sonore dont la bande-son est capable, avec des répartitions stéréophoniques d'une sensible sensitivité et d'une délicatesse immanquable. La dynamique globale, déjà fort convaincante, est identique d'un codage son à l'autre, et ce ne sera qu'avec une très grande parcimonie que le format DTS 96/24 proposera une élongation, une amplitude et une modulation acoustique davantage fidèle sur le plan tonal et spectral. Le haut du spectre se montre davantage corporel et propose une stature quelque peu plus aboutie, un tempérament acoustique plus étoffé et serein, plus stable aussi. Difficile, extrêmement, de les différencier, toutefois...
Au final, la bande-son de Isabella peut aisément se concevoir comme un parcours acoustique timoré et tempéré, calme, jamais vraiment insidieux, mais qui possède sa dimension propre. Forte d'une belle mise en avant de certains détails, réaliste et vérice, authentique et sereine, la bande-son incarne, en quelque sorte, une conception du cinéma: celle de la captation, celle du refus de l'artifice.
On regrettera toutefois que l'édition DVD proposée à Hong Kong ne mette pas plus en valeur le format DTS 96/24. Mais le film n'a peut-être pas bénéficié de ces largeurs techniques lors de son mixage.
Interactivité
Le packaging de l'édition limitée inclut un superbe livret de cartes postales (16) grand format et haute densité.
Trois commentaires audio sur le disque un. Aucun d'entre eux n'est sous-titré en Français ni même en Anglais...:
- Le producteur.
-
Chapman To et Isabella Leong.
- Compositeur Peter Kam et le cinéaste.
Sur le second disque:
Aucun supplément n'est sous-titré en Anglais, ni en Français. Dans l'ensemble, ce disque de bonus déçoit, une habitude chez l'éditeur...
Making of (14 minutes bien trop superficielles)
Deleted Scene
Berlin Tour (4 minutes)
Isabella Leong Interview (13 minutes)
Music Video (4/3 et Dolby Digital 2.0)
Trailer (4/3 et Dolby Digital 2.0)
TV Spot (4/3 et Dolby Digital 2.0)
Photo Gallery (15 photos environ)
Poster & Promotion
Cast & Filmmaker Profiles