Un album littéralement délicieux,
brillant et très imagé d'un point de vuie
sonore et sonique. Sur la piste 1, le canal de basses est
à la fête et ancre d'abord la musique dans
un sol rauque, rocailleux, avant de laisser la place en
s'effaçant à de douces nappes mélodiques.
De longues boucles sonores (style Brian Eno) s'étalent
autour de l'auditeur en insistant sur la clarté et
le dimension ambiophonique du son mutlicanal. La cristallinité
des effets et des sons constitutifs est absolument parfaite
(source 96 Khz) et bâtit un magma sonore d'une belle
richesse évocatrice. La piste DTS 5.1 est limpide
et transforme les sons qu'elle représente en élément
aquatique. A cet égard, les nappes sonores se déversent
des enceintes davantage qu'elles ne s'échappent,
aidés en cela par la parfaite cohérence spatiale
du mixage. Le son se fait liquide et l'expérience
profonde et très claire. La notion de musique d'ambiance
prend ainsi toute sa pleine mesure dans le sens où
le son est véhiculé selon une authentique
logique spatiale. Ecouter en 5.1 revient à reconstituer
un espace acoustique qui n'a plus rien de virtuel mais qui
fait s'incarner tous les projets artistiques de mise en
scène sonore. Et sur ce plan là, l'expérience
proposée est réellement impressionante. Elle
prend tout son sens, toute sa mesure en DTS 5.1.
Les effets multi-voies sont nombreux sur les premières
plages. La première débute sur des effets
circulairesd'une étonnate transparence et qui révèle
le caracrère du mixage. Du 5.1 réel, d'une
trèsbgrande fluidité et d'un pouvir de recouvrement
qui forcera le respect des auditeurs attentifs. La piste
DTS ajoute une nuance de limpidité à la transparence
remarquable de cette piste de 16 minutes, intense car très
déployée dans l'espace et particulièrement
'dimensionnée' en terme de découpage sonore.
Architecture est le maître mot de cette plage: les
sons s'activent en dessinant des géométries
variables, des formes soniques et acoustiques d'une très
belle ampleur qui révèlent progressivement
une forme d'esthétique du sentiment sonore qui lui
puisa force expressive a coeur d'une intriguante ligne peu
mélodique certes mais ô combien palpable. La
réponse en fréquence est tip-top,
avec des aigus cinglants et des médiums très
riches et déployés, qui se décollent
des enceintes jusque dans les arrières, qui bénéficient
du même caractère sonore très riche
qu'à l'avant (des enceintes pleine bandes son donc
on ne peut plus conseillées pour profiter de ce bain
sonore très composé).
"L'ordre invisible" du titre se matérialise
alors devant l'auditeur, ou plutôt en et autour de
l'auditeur et s'impose de manière évidente
et authentique. Ce magma sonore d'une très grande
richesse est constitué de différentes couches
qui se juxtaposent et se s'interpénètrent
autour de l'auditeur comme une danse abstraite, fractale
même très organisée. Un petit bonheur
à savourer de préférence le soir, lorsque
les sens s'vaporent et le corps se repose. Par moments,
le son mutlicanal revêt un caractère tellement
physique et tellement construit qu'il dessine un espace
physique profondément réel qui ne manque pas
d'impressioner. Le codage DTS est ici à même
de restituer toutes les nuances et autres micro-variations
de la scène sonore. Il oeuvre en artiste, et peint
littéralement la scène sonore, tout en composant
ses contrastes et sa lumière sonore. Outil essentiel,
tout son pouvoir de recouvrement est convoqué afin
de pouvoir faire s'incarner la musique et les sons dans
l'espace. Calme, reposante et décontractante, cette
pièce sonore est un authentique bijou qui cumule
un grand nombre de qualités audiophiles: elle met
en forme l'abstrait en reposant sur de solides bases techniques
et propose une expérience réaliste qui accède
presque directement à la conscience de l'auditeur.
En d'autres mots, Invsible Order est tout à
la fois un sentiment dessiné, une émotion
mise en forme, et une esthétique révélée.
Il n'y a pas ici de piste Dolby Digital,
mais devant la qualité du résultat de la piste
DTS 5.1, on se dit aisément qu'un codage comportant
moins d'informations audio ne peut être que destructeur
et "désharmoniseur".