(REVOLUSOUND) Comment avez-vous été intégré au projet ?

(Christophe Alemany) Je me suis retrouvé dans cette aventure grâce au réalisateur du making-of (Xavier de Cassan) nous avons l'habitude de collaborer ensemble depuis plusieurs années sur de nombreux documentaires, et nous avions déjà eu une expérience en commun sur le making-of d'un précédent film d'Olivier Dahan, "le petit poucet".

Travailler sur un making-of, pour vous, c’est participer à la vie du film après son exploitation ?

Oui tout à fait, mais ça va même plus loin que cela… car même si nous nous efforcions d'être un troisième œil extérieur; nous intervenons très en amont au projet, et cette intégration fait que nous nous sentions vraiment inclus à l'équipe du tournage, puis de la post-production et enfin celle de la promotion. Donc contrairement à la grande majorité des autres intervenants, nous nous sentions très privilégié de pouvoir suivre de bout en bout la construction du film. Avec la sortie en DVD, notre travail donne un second souffle au film et évidemment on ne peu que se sentir pleinement impliqué à sa réussite ou son échec commercial.

Durant quelle période avez-vous œuvré sur ce projet ?

J'ai effectué le montage image du making-of en 6 semaines, durant le mois de septembre et d'octobre 2003, s'est suivi 1 semaine pour le montage son en 5.1 et 1 semaine pour le mixage et l'étalonnage; Durant cette période le long métrage lui était en phase de finition de montage image… nous avions une copie quasi finie du film monté, Olivier Dahan travaillait avec Richard Marizy (le monteur du film) sur la rythmique des scènes d'actions et les effets spéciaux étaient en cours de finition et d'intégration.

Quels choix ont présidé à la décision d’opter pour du 5.1 en ce qui concerne ce making-of ? Quelles en ont été les raisons ?

Les raisons principales viennent d'une demande personnelle, je suis un passionné de cinéma et je suis équipé depuis longtemps d'un très bon home-cinéma, et rien ne m'a jamais autant horripilé qu'après avoir pris mon pied avec un film en condition 5.1 chez moi, de me retrouver face à un making-of en stéréo si ce n'est pas en mono.. A chaque fois ça me gâchait le plaisir, j'avais l'impression de passer d'une salle de cinéma à un simple poste TV en deux coups de télécommande… je m'étais toujours dis que le jour ou j'en aurais l'occasion, je profiterai de mes expériences de monteur son 5.1 pour l'intégrer dans un making-of… et il est vrai que le premier jour ou Xavier m'a appeler pour m'annoncer que nous allions monter ensemble le making-of des "rivières pourpres 2", je lui ai tout de suite parler de ce désir, il a réfléchi 30 secondes et m'a dit banco… c'était un vrai challenge et totalement novateur.

Comment s’est déroulé le mixage, les conditions de productions ? Avez-vous utilisé le même auditorium que celui employé pour le film ? Etiez-vous seul ou une équipe a été désignée ?

Au départ l'idée du son en 5.1 pour le making-of ne semblait pas acquise pour le producteur, il n'en voyait vraiment pas la nécessité, ce n'est qu'après avoir vu le montage image fini et après lui avoir dit tout le bien que cela apporterai au produit qu'il nous a donner son feu vert… donc tout s'est décidé quasiment à la dernière minute… je me suis lancé tête baissée dans le montage son en une semaine, qui pour un film de 73 min en 5.1 est très très court mais la motivation donne des ailes, puis le mixage s'est enchaîné juste derrière… nous avons travaillé du début à la fin dans les locaux d'Artistic Palace à Boulogne, nous avons recruté le mixeur habituel des lieux, et avons bénéficier d'un excellent soutien technique sur place.

En terme de design sonore et de mixage, quels orientations avez vous choisi : une qualité de son percutant, un design sonore et acoustique porté sur la sobriété ?

Durant le montage image, je me rendais compte combien le tournage était riche en événements, il y avait de l'action, des directs sans compromis, de la franchise dans les interviews, bref prés de 80h de vraie matière… Et Xavier de Cassan souhaitait vraiment que le spectateur se sente comme partie intégrante de l'équipe du tournage, d'où l'absence de commentaire; lorsque je suis passé dans la phase du montage son, il m'a semblé évident d'amplifier cette sensation, j'ai donc beaucoup œuvré dans la recherche d'ambiance sonore englobante afin de mieux nous intégré dans les lieux du film et parmi l'équipe… En plus "les rivières pourpres 2" étant un film noir et d'action, je me devais d'assurer aussi dans le design sonore de ces scène là.

Quelles ont été vos difficultés avec le son 5.1 ? Votre plus grande satisfaction sur ce projet ?

La plus grande difficulté que j'ai rencontrée dans ce making-of, vient du faite qu'au départ les sons de nos images venaient du micro caméra de la DV-cam, seul les interviews avaient été cravatés… donc toute la gymnastique à été de trouver des ambiances sonores pouvant coller aux lieux, ensuite pour les extraits du long métrage il m'a fallu récupérer les prises son direct du film qui n'était pas encore mixé et de les re-synchroniser avec nos images DV… lors du mixage, les sons direct DV ont étaient orienté au centre, et toutes les écoutes droite/gauche avant et arrière sont des sons additionnel ne provenant pas du tournage… je peu donc dire que cette difficulté de départ et devenu ma plus grande satisfaction lors du visionnage finale.

Designer un making-of en 5.1, est-ce une part importante de créativité que l’on développe?

Il est clair, que de partir avec des sons très moyens en stéréo et parfois mono pour en sortir une ambiance de bonne qualité en 5.1… cela demande beaucoup de travail de recherche, d'imagination et d'audace… mais dans ce domaine là moi, rien ne me fait peur !!

Le réalisateur du film est-il intervenu ? Avez-vous travaillé de concert avec une équipe du film ?

Nous avions déjà eu une belle expérience en collaboration avec Olivier Dahan, alors sur ce projet il nous a laissé carte blanche… seul le premier assistant et le producteur nous avaient tenu quelques visites de principe, afin de voir que nous étions en bonne adéquation avec l'esprit du long métrage, mais je dois dire que lorsque l'on a à faire avec des partenaires respectant vos choix et votre créativité artistique, ce qui est moins le cas en TV, et bien dans ces moments là, on déborde d'enthousiasme et d'énergie, cela restera comme une très belle histoire professionnelle et personnelle.

D’autres projets 5.1 en prévision ?

Depuis j'ai travaillé sur plusieurs téléfilms, je n'ai pas de projets direct pour le cinéma, juste quelques info underground… Mais ce que j'espère vraiment, c'est que cette innovation d'un making-of en 5.1, puisse donner le goût et l'audace à d'autres de tenter l'aventure, et je suis persuadé que cela apporte un plus à tous les passionnés de cinéma qui comme moi sont équipé chez eux en home-cinéma.

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