O BROTHER, WHERE ART THOU ?
GÉNÉRIQUE |
Réalisation | Joël Coen |
Chef Opérateur | Roger Deakins ASC BSC |
Musique | Various artists |
Montage | |
Sound Designers | Skip Lievsay |
Conseiller DTS | n/a |
Conseiller Dolby | n/a |
INFORMATIONS TECHNIQUES |
Transfert de données D.T.S | VF & VO @ 754 Kb/s (Half Rate) DTS 5.1 |
Transfert de données D.D. | VF & VO @ 448 Kb/s |
Langues | Français & Anglais DD 5.1 Français & Anglais DTS 5.1 |
Sous-titres | Français (blancs), imposés sur la VO... |
Menus | Animés et sonores |
Jingle DTS | AUCUN |
Changement "à la volée" | IMPOSSIBLE... |
Editeur | STUDIO CANAL |
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2.35:1 environ, sur Transfert Anamorphique. env. 101 min. |
FILM
Avec O Brother, présenté au festival de Cannes l'année dernière, les frères Coen choisissent la voie d'une certaine facilité et affirment un indéniable savoir-faire qui ruine presque entièrement leur écriture stylistique, écriture à laquelle ils nous ont tous deux habitués depuis belle lurette. S'il propose une mise en scène affûtée où s'enchaînent des péripéties semi-épiques tour à tour drôles et tragiques, leur film ne manquera pas de nous faire regretter leur ancienne patte. Une noblesse d'âme certaine investissait leur cinéma et un regard sur la nature humaine épris d'un cynisme quasi-métaphysique était à l'aune même de leur productions habituelles... Ici, le spectateur se contentera d'un spectacle empreint d'une joliesse travaillée et (sic) aboutie de bout en bout. Où sont donc passé le mordant le subversif ?
Une réussite très mineure et surtout bien relative dans une filmographie remarquable...
IMAGE
Le dvd, édité par Studio Canal, propose une qualité d'image absolument optimale. Contrastes saisissant, lumière de rêve... Un rendu global très vidéo en revanche, et assez peu argentique. la compression est presque sans faille et la définition est en tout point admirable. La palette chromatique est nette, et les tons sépia son reproduits à merveille, de même que les divers filtres employés par Roger Deakins. Une authentique et solide réussite. Image un peu dure en revanche...
BANDE-SON
Versions
Françaises à fuir ! Le tout début du film est un bonheur total: la
séparation des canaux est somptueuse et le design très appliqué (à l'image
des deux frères) de Skip Lievsay fait merveille. Durant les 7 minutes
inaugurales, la version DTS est absolument parfaite, et ouvre la pièce
d'écoute deux fois plus qu'en Dolby Digital. Ceci est particulièrement valable
pour les arrières, deux fois plus ouverts et puissants. On croit tenir un
immense gagnant, d'autant que les basses sont plus prononcées et que l'ensemble
est largement plus articulé (passage sur le train). A ce stade là, entre DD et
DTS, c'est le jour et la nuit, très net avance du codage aux 20 bits.
Puis le film se déroule et la tendance marquée dès le début semble continuer un peu puis presque s'inverser: au delà du quart d'heure, la version DTS VO est absolument identique à la version Dolby Digital... voire même moins claire, moins déliée... La disposition des canaux parait plus franche et plus massive en Dolby Digital.
Cette dernière piste est plus simpliste dans son approche, plus fine, moins large. Et pourtant, c'est une version qui vaut la peine d'être écoutée au sens où les détails du haut du spectre paraissent plus immédiats, plus prégnants. La version DTS remplit la pièce de manière peut-être plus pleine, mais son surcroît d'information dans la zone Médium se retrouve tout bonnement annulé... et ne porte pas de degré qualitatif supérieur. Les deux pistes se valent sans l'ombre d'un doute, mais dans son schématisme et même dans le résultat de la compression appliquée à l'audio, la version Dolby convient réellement et affiche un tempérament presque plus fougueux que sa concurrente. Au début, et à titre d'exemple, lors du coup de feu tiré par le garçon (alors que les comparses arrivent chez le cousin du personnage interprété par John Turturro), les effets multi-voies se déchaînent. En DTS, la scène se gonfle un peu sur l'arrière et néglige les avants, plus présents et ouverts en Dolby Digital. Dans cette dernière piste, tous les canaux sont entendus clairement, tandis qu'en DTS, les avants sont quelque peu masqués et moins présents. La balance des voies est moins aboutie... c'est assez curieux de plus. L'inverse eût été plus "logique" (je songe à Gladiator qui déborde de ce type de configuration de l'espace acoustique et qui est tout bonnement époustouflant. La piste Dolby Digital ne tient en aucun cas la comparaison).
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D'un point de vue purement artistique, on pourrait arguer que la bande-son et l'image du film sont les vestiges du "vrai" cinéma des frères Coen: travaillés et détaillés à l'extrême. La bande-son est donc tour à tour précise et créative. Les canaux avants sont d'une merveilleuse cristallinité , les dialogues bien centrés et clairs comme de l'eau de roche. La mise en scène sonore n'est jamais plate, et les canaux arrières déploient des ambiances savamment découpées davantage qu'ils ne les distribuent. Le résultat est réaliste au possible. Peu d'effets tapageurs, mais une présence permanente. Les graves sont conséquents (la scène de la grange, l'incendie, la tourbillon de la fin...) et très surprenants de puissance et de "caractère". La dynamique est énorme et capable des plus grand écart. Du point de vue purement artistique, le résultat proposé ici mérite un chapelet de dithyrambe !
Malheureusement, notre Zone 2 n'étant pas tout à fait au point, c'est l'achèvement réalisé sur ce DVD qui laisse à désirer... vraiment... au point qu'il y en a marre. Le même éditeur (pourtant pas un des moindres) multiplie les erreurs de gestion (quatre pistes sons... qu'en espérer, vraiment?) et se vautre une fois de plus dans la non-qualité voire le contre-résultat. La piste DTS n'apporte ici rien au delà du premier quart d'heure... La piste DD est plus fine et plus localisée, et le multiplexage audio parait presque plus mûr. Et pourtant, ce n'est pas une surprise: les DVD édités par certains éditeurs ont tous une même qualité de son d'un film à un autre. Le mixage peut-être développé et artistiquement différent, la faute en reviendra toujours à l'encodeur, qui sonne de telle ou telle manière et qui influe sur le résultat final. Studio Canal nous a habitué à ces résultats mitigés dont certains très décevants (American Pie... Mrs Tingle...), mais là, faute est de constater que rien n'a évolué. L'encodeur est identique, et qu'on le veuille ou non, à la fin, le résultat fera forcément pencher la balance dans le mauvais sens... Et c'est fort dommage. Ces remarques s'appliquent aussi à la zone 1, où la palme des encodeurs les moins convaincants au niveau du DTS revient à la pourtant très célèbre 20 th Century Fox (ces DVD sont les moins significatifs vis-à-vis des différences DD / DTS).
Ici, en ce qui nous concerne, on ne cachera pas une déception de taille, attendue, certes, mais qui en dit long sur la perfectibilité du support DVD... Le travail n'est pas très souvent abouti, et l'optique qui était adoptée au temps des glorieux Laserdisc (chaque titre implique des choix de matériels, rien n'est "industrialisé" à outrance comme avec le monde du DVD...) ne l'est définitivement plus de nos jours... Et l'on pourrait même faire la mauvaise langue en disant que tous les futurs titres édités avec une ou des pistes DTS par certains éditeurs ne convaincront pas... Dur à dire, mais réaliste, malheureusement réaliste... Mais gardons l'espoir que les gens passionnés et dynamiques qui font exister Studio Canal sauront prendre les bons virages à l'avenir.
O Brother est un DVD qui ne passe pas inaperçu, mais qui peine à se distinguer là où il aurait dû le faire nettement sur le plan de l'audio. La section son est excellente dans l'ensemble, mais, comme dans bien des cas sur DVD, on n'attendait un autre gagnant au final... Une déception de plus donc pour les exigeants que nous sommes... Tant que continuera ce type de production technique (avec un encodage software "mou" et pas réellement abouti, qui assure un minimum de performance et qui booste même, d'autre part, le downmix du Dolby Digital pour les chaînes Prologic...) continuera d'exister, les DVD ne délivreront pas leur plein potentiel d'intégrité et de performance. N'est-ce pas ?
Attention: devant l'impossibilité réelle de faire des différences entre DD et DTS (Dolby semble être le gagnant...) les notes suivantes concernent la piste DTS et tiennent compte de l'artistique. Au final, Dolby étant gagnant ici, la note finale DTS a été pénalisée et n'est pas la moyenne des autres notes comme d'ordinaire. La section son de ce DVD est très bonne, voire excellente, mais pour un titre DTS... on reste forcément sur sa faim.
BILAN
Équilibre Sonore 15 /20
Définition Spatiale 14.5/20
Présence 14.5/20
Dynamique 15/20
Fidélité / Naturel 16/20
Reproduction Musique 12/20
Activité Surround 12/20
Niveau L.F.E 13/20
GLOBAL: 11/ 20 environ, pénalité incluse...
Mixage Artistique: 15.5/20
Différences
DTS vs DD
DVD TESTE AVEC LE MATÉRIEL SUIVANT:
Cornwall : Amplificateur Denon AVC 3800, Décodeur DTS Millenium 2.4.6 (mode manuel, réglages médians), Lecteur DVD Toshiba SD2109, Enceintes frontales JM LAB Opal 609 bi-câblées (configuration "trois voies" par ajout d'une deuxième bobine concentrique et d'un filtre approprié), Enceinte Centrale JM LAB Cobalt CC 800, arrières Jamo 160, caisson de basse Yamaha YST 40. Câbles audio-vidéo haute-définition.
Merci à ma futur fiancée pour le prêt du DVD