Critique par Cornwall

 

INFOS TECHNIQUES DVD

APPRÉCIATION / ÉCOUTE / CRITIQUE

 

 

DVD Zone 2

 

Réalisé par

      Roy BAKER

 

Editeur Vidéo

      PVB Editions

 

Taux de Transfert des Données Audio-Numériques

DTS

Dolby AC3

1509.75 Kbps

448 Kbps

 

Langues Disponibles

 

5.1 Anglais (disque 2)
5.1 Français (disque 1)
5.1 Français (disque 1)
5.1 Anglais (disque 2)

 

Sont incluses: pistes Mono Originales, en VF et en VO (Dolby Digital 2.0, double mono)

 

Sous-titres

      Français imposés sur la VO.

 

Format Image

     Plein Ecran (4/3)

 

Présence de logo DTS en ouverture?

      AUCUN

 

Menus thématiques

      Animés et musicaux.

      Preview animée (Quicktime)

      Menus, Captures, Jaquette...

 

 

2 DVD 9, 104 minutes

 

Ce DVD est disponible en coffret Digipack Collector pour une durée limitée.

 

Ce DVD inclut un fascinant supplément: la fabrication d'un DVD, d'une durée de 26 minutes environ. Sur le premier disque, accès par bouton caché à quelques détails très complets sur la voiture du Saint.

 

 

 

 

 

 

    FILM

 

   PVB Editions nous offre un bien beau DVD: l'élégance, le charme, le flegme de Simon Templar, alias Le Saint, dans un épisode plus long qu'à l'accoutumé, autonome, entier, et surtout, complètement inédit en DVD. Le Saint est ici opposé au sinistre Warlock, lequel tire son inspiration et dessine de noirs desseins en s'inspirant des livres d'un célèbre écrivain anglais.

 

 

 

    TECHNIQUE

 

    La partie technique de ce DVD est absolument imparable: un master 4/3, Plein Ecran (format télévisuel) d'une grande propreté, un étalonnage des plus juste ainsi qu'une définition qui ne dénature pas la vision originale. On ne note pas de suraccentuation des contours, les noirs possèdent une belle profondeur, et la fluidité de l'ensemble est parfaite. Drôle d'expérience que de revoir du Plein Ecran (on a un peu perdu l'habitude), mais dans le cas présent, nous sommes au plus proche de la vision/version originale. Peu de défauts donc, et une reproduction très fidèle de l'œuvre.

 

 

 

    Qu'en est-il à présent de ce DVD sur le plan sonore ? Petit rappel: PVB Editions est l'un de ces rares éditeurs à proposer du DTS Plein Débit en zone 2. Ici, les deux versions VO et VF possèdent chacune une piste DTS Plein Débit, fait encore inédit chez nous, jusqu'à présent. Si certains éditeurs nous réservaient cette surprise, nous serions aux anges, mas pour des raisons budgétaires et tout bonnement financières, les plus gros ne franchiront jamais le pas... Mais Dieu merci, PVB veille sur nous et nous offre des DVD d'une exigence inédite, extrême, tout particulièrement soignés, et qui ne laissent en aucun cas indifférent. Je souhaiterais adresser ici un immense bravo à cet éditeur qui n'en est qu'à ses débuts, et qui nous offre déjà d'authentiques coups d'éclat. Continuez et ne changez rien !

 

 

    Venons-en à ces fameuses pistes DTS dont nous vous avons parlé maintes fois tout au long de cette année. Tout d'abord,  PVB Editions travaille le Studio Maia, dont nous préparons une interview pour très bientôt (c'est promis!). Studio Maia a développé son propre concept de son numérique, en quelque sorte: sous le nom de RMD 5.1 (Remastering Digital 5.1) se cache en fait des principes de méthode draconiens dont la maturité laisse pantois. Loin de toutes ces remasterisations sauvages pratiqués par les studios pour soit-disant revaloriser un titre plus ancien en remixant sa bande-son en 5.1, Studio Maia pratique l'art de la spatialisation, terme technique mais aussi concept opératoire qui ne vise pas le principe de surenchère habituel ou la dénaturation de la texture sonore originale, mais propose un relecture attentive de l'œuvre, de sa sphère sonore, et qui suggère une mise en espace plutôt qu'un banal multiplexage. Pour reprendre une célèbre formule, dans le travail proposé ici, rien n'est perdu, rien n'est créé/inventé/ajouté... et pourtant, tout se transforme ! Les enjeux sont davantage artistiques et éthiques. On n'opère pas sur le terrain des gros studios qui sacrifient leur intégrité de "collectionneur", de possesseurs d'œuvres, de travaux cinématographiques dont ils sont dépositaires au profit d'une spectacularisation excessive et avouons-le inutile car techniquement plate (la piste 2.0 bien souvent présente s'avère généralement infiniment meilleure, et, pire encore, on s'aperçoit que lorsque l'on downmixe le signal du 5.1 en Dolby Surround en passant par l'analogique, le son matricé reproduit dépasse sans difficulté les six canaux pourtant discrets du 5.1) des éléments artistiques originaux. Lorsque l'on met en place le RMD 51, on décide de spatialiser une bande-son à partir des éléments originaux, sans surenchère, et dans le but de réhausser la fidélité des signaux et surtout, surtout, de mettre à jour en somme le travail effectué au cours d'une époque qui connaissait quelques limitations techniques. Le site web du studio Maia est très clair là-dessus:

Le Studio MAIA revendique une posture éthique très forte par rapport au concept de la bande originale. Rien n'est ajouté. Si on tient à faire une comparaison avec un travail sur l'image, on peut avancer comme équivalent l'étalonnage digital.

 

 

MAIA s'engage à révéler toutes les subtilités artistiques d'une technologie à la pointe du progrès. Toujours en respectant les trois critères précités, MAIA s'engage à spatialiser, dans la mesure du possible les éléments sonores qui composent l'œuvre originale :


- les voix, bruitages, musiques spatialisés à l'image près,
- les ambiances spatialisées à la scène près.

 

MAIA s'engage à respecter l'œuvre, sans ajout, sans retrait de la bande originale.

MAIA s'engage à appliquer cette charte de qualité dans son intégralité, en refusant toute contrainte des professionnels qui désireraient ajouter ou retirer des sons ; tout ceci n'étant pas adéquat avec la présente charte.

 

 

Spatialiser revient donc à mettre en exergue certains éléments pour leur intérêt thématique, contextuel voire narratif, afin de proposer non pas une relecture moderne de l'œuvre concernée, mais plutôt de ré-établir une dimension artistique, de ventiler certaine scènes, de re-contextualiser une séquence, de réhausser la dynamique visuelle d'un passage. Motiver le spectateur en agissant sur une re-matérialisation de la bande-son revient à révéler certaines émotions, certaines réactions aussi. En somme, le travail fini réunit les possibilités du son à celles de l'image. Les combiner, ou plutôt les re-combiner en vue, sans doute, d'élargir le champ d'action, de multiplier les possibilités d'évocation, bref, de faire renaître les éléments artistiques majeurs constitutifs d'une oeuvre.

 

La restauration en 5.1 s'opère, telle que nous la concevons, une véritable revalorisation du film. Attentif aux exigences de la figure de cinéphile qui se dessine derrière le spectateur de DVD, MAIA place au cœur de ses préoccupations, le respect de l'œuvre originale et le plaisir du spectateur. Le plaisir qui procure la redécouverte d'un film. L'équipe MAIA est consciente des responsabilités inhérentes aux restaurations en 5.1. La révolution numérique, plus encore que technique, est d'ordre culturel. MAIA se situe à l'avant garde de ce bouleversement. Afin d'éviter les écueils des remasterisations qui altèrent ou dénaturent les bandes originales (comme celles qui ont pu se produire dans le domaine du CD audio), il est nécessaire d'imposer une charte de qualité.

 

 

Studio Maia et PVB Editions accomplissent, chacun dans leur domaine respectif, un travail hors pair qui mériterait de franchir les portes de certaines grandes enseignes qui ne les commercialisent pas encore... Quoi qu'il en soit, DTS-Phile s'associe complètement à la démarche des deux entités, et admire les efforts réalisés.

Sur les quatre premiers titres que propose l'éditeur, trois incluent des pistes DTS Plein Débit, et sur ces trois, deux le déclinent en VF et en VO.

 

Cette fiche critique est dédiée à l'édition Collector du Saint, Les Créateurs de Fiction, qui est, dans l'ordre de publication, le deuxième titre de l'éditeur à bénéficier du son numérique DTS en plus de pistes Dolby Digital. Contrairement à ce que l'on a l'habitude d'entendre, les DVD édités par PVB n'affichent pas de différences DTS-DD. Mieux que ça, les différences qualitatives et acoustiques se jouent sur la sensibilité de codage (codage en DTS ou Dolby Digital réalisé juste après la remasterisation, pardon, la spatialisation selon le RMD 51) plutôt que sur des différences objectives à la Studio Canal où quelqu'un s'amuse avec des boutons afin de booster ou d'améliorer la réponse en fréquence de tel ou tel codage... généralement Dolby... Et ici-même, comme ce sera le cas sur l'Insolent (disponible chez le même éditeur), la ou les versions DTS affichent une sensibilité qui, selon les séquences, devient sensitivité (=stade élevé de la sensibilité). A l'écoute, ce sont pas des différences bluffantes de performances qui s'offrent au spectateur, mais la révélation des possibilités de chaque codage sur des éléments sonores un peu vieillis ou manquant d'éclat. Les comportements habituels sont aussi présents: ainsi, par moments très fugaces, notera une tendance à exagérer le bas du spectre sur la piste Dolby, là où le DTS est plus flasque voire carrément inactif... En revanche, lorsqu'il s'agit de coder et de reproduire une multitude d'éléments d'ambiance ou bien, dans le cas d'une scène complexe chargée en données audio-acoustiques, la version DTS impose une stabilité et une constance qu font plaisir à entendre.

 

 

Pour rentrer un peu plu dans le vif du sujet, on dira que les deux pistes proposées sont identiques en terme de dynamique et d'effets, mais que la piste DTS dispose d'une réserve de justesse plutôt bien mise en valeur dans quelques séquences. Le film ne proposant pas une expérience sonore des plus folle (respect donc de la charte RMD 51), qui ne serait d'ailleurs pas justifiée un seul instant (ce devrait être le cas sur Bon Baiser d'Athènes), ce sont sur les passages musicaux et sur les plages proposant une dose pertinente d'ambiances sonores qu'il convient de se concentrer. A noter que la version française du film présente une drôle d'égalisation sur la voie centrale: la pite DTS paraît plus flasque de ce côté-là, tandis que la version Dolby est plus étriquée, moins bien intégrée, mais plus forte. Quoi qu'il en soit, et en négligeant les efforts de l'éditeur, ce sera vers la version originale qu'il faudra se tourner. Le son en général y est plus clair et l'intégration des éléments dans l'espace sonore est plus propre et, faut-il le mentionner, on se retrouve avec les voix originales, ce qui décuple le plaisir que l'on prend à la vision du DVD!

 

 

Sur le générique, la scène sonore s'ouvre considérablement sur l'arrière, et la piste DTS y gagne largement en proposant une scène sonore plus large et bien plus réaliste dans la région du bas-médium. Par moments, les différences sont palpables et concernent principalement la réponse en fréquence. Sur la piste Dolby Digital, certaines fréquences sont comme coupées, trop courtes pour se mesurer à la piste DTS. Ces éléments sont nettement plus évidents sur le disque présentant le film en Version originale. D'un point de vue artistique, l'équipe Maia a préféré jouer la carte de l'efficacité scénique en spatialisant modérément l'ensemble du film. Ainsi, les voies avants sont très ouvertes, même sur les nombreux passages dialogués, et l'on, note un soucis du détail certain lors des déplacements des personnages sur les trois voies frontales. La piste de basses .1 LFE n'est que guère utilisée, et elle ponctue agréablement les quelques envolées musicales. Mais en aucun cas la scène sonore est ténue, réduite, étroite, contrairement justement à certains DVD remasterisés. le travail accompli ici reflète bien la philosophie à l'œuvre derrière la charte RMD 51. D'un point de vue purement acoustique, et subjectif, c'est la piste DTS VO qu'il convient de déclarer gagnante. Sa fidélité au mixage original réalisé chez Maia semble être un facteur décisif, de même que son habileté à dessiner quelques ambiances dans l'espace sonore assez délicat et difficile parfois à circonscrire de cet épisode du Saint. De cette manière, la tessiture sonore recréée pour ce DVD retrouve -presque- intacte son pouvoir d'évocation, mais l'ensemble est loin d'être démonstratif et très significatif. On sera donc frappé de constater à quel point i est possible de recréer un espace sonore en spatialisant avec soin, goût et conception les éléments présents dans le mix monophonique original. Les déploiements des effets se fait toujours de manière cohérente et les signaux ne sont aucunement dénaturés ou détimbrés. A l'inverse, la piste Dolby Digital affiche une qualité sonore convenue, conforme à ce que l'on a l'habitude d'écouter, et est néanmoins très proche de la piste DTS. Pour en revenir sur cette piste DTS, il me semble qu'elle a été encodée de manière logicielle près son passage sur console pour remixage (tous les détails du remixage se trouvent dans le passionnant reportage présent sur le DVD de l'Insolent, chez le même éditeur). Ainsi, on peut en conclure que cette technique impose, sans doute, un filtre et une égalisation pré-définie dans le programme lui-même, mais qui s'avère au final payant même si peu de manipulations sont possibles dans la phase de post-mixage. Je demanderai au Studio Maia tous les détails. A noter que le volume d'écoute est placé assez haut, ce qui, n'est en aucun gênant, et joue agréablement sur les valeurs de dynamique déjà assez élevées pour aboutir à en ensemble très satisfaisant au final. 

 

Attention: on notera un petit déphasage très léger en Dolby Digital, qui, lors de certaines séquences (celle qui ouvre le film par exemple) semble mieux spatialiser la scène. Il s'agit en fait d'une sorte d'écho des voies avants relancé sur les arrières... Rien de grave (il est complètement absent en DTS), et sans doute absent sur la plupart des exemplaires.

 

Bravo à PVB Editions pour son courage et son exigence, ainsi qu'au Studio Maia pour la pertinence de leur approche. L'aventure DTS continue avec: L'insolent, Bons Baisers d'Athènes, et Without a Clue (Sherlock Holmes - prévu en Septembre).

 

 

 

POUR EN SAVOIR PLUS:

PVBEDITIONS.COM

Studio Maia (RMD 51)

 

 

 
 
ÉQUILIBRE SONORE 14 /20

PRÉSENCE

12.5 /20
DYNAMIQUE                         15.5 /20
FIDÉLITÉ / NATUREL                    11 /20
REPRODUCTION MUSIQUE   14 /20
ACTIVITÉ SURROUND      11.5 /20
NIVEAU L.F.E               10 /20
DÉFINITION SPATIALE                    13.5 /20
Note Globale       12.75 /20 (environ)

DIFFERENCES DTS-DD (?)

5/10, Très bonne piste DTS, mais piste Dolby Digital bien proche...

A noter que les notes ci-dessus tiennent compte à la fois du mixage artistique et des résultats techniques.

 

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