CASINO, Édition Collector

Critique par Cornwall

INFOS TECHNIQUES DVD

APPRÉCIATION / ÉCOUTE / CRITIQUE

 

 

DVD Zone 2

 

Éditeur Vidéo

   TF Vidéo (ressortie)

 

Réalisé par

   Martin Scorsese

 

Screenplay by

   Nicholas Pileggi

 

Chef Opérateur

   Robert Richardson A.S.C

   

"Sound Designers" 

   Skip Lievsay

 

Consultant DTS

   Jeff Levison

 

 

Taux de Transfert des Données Audio-Numériques

DTS

Dolby AC3

754.50 Kbps

448 Kbps

 

 

Langues Disponibles

 

5.1 DTS Français & Anglais
5.1 DD Français, Anglais
Chaque langue bénéficie d'un disque (N°1 et 2) du fait de la durée du film.

   

Sous-titres

      Disponibles mais IMPOSES...

 

Format Image

     2.35:1 CinémaScope

     (Master Anamorphique 16/9)

 

Présence de logo DTS en ouverture?

      Aucun...

 

Changement piste son à la volée

      Possible...

 

Menus thématiques

      Animés et musicaux.

 

3 DVD 9, (170 minutes environ)

 

 

Attendu depuis fort longtemps, déjà disponible en Laserdisc DTS (Plein Débit 1234 Kbps), mais ignoré ou presque sur support DVD (les éditions américaines et françaises jusqu'à ce coffret étaient en soi une authentique honte), Casino débarque enfin dans les linéaires dans une édition satisfaisante mais encore meurtrie par les principes de méthodes inhérents à la zone 2... en particulier pour ce qui est de la bande-son et de son traitement audio-numérique.

 

Au niveau de l'image, l'éditeur s'en sort plutôt bien: le master proposé est de tout premier ordre. Un "nouveau télécinéma haute définition" a été réalisé et supporte l'intégralité du film présenté sur ce DVD. En outre, le DVD porte les initiales de l'AFI (American Film Institute), gage non pas de qualité garantie mais de vérification, de validation de la qualité de l'œuvre reproduite sur le support. De mémoire de vidéophile, cela n'arrive pas tous les jours... et place le film sur le plan artistique et technique sous les meilleures augures. 

 

 

 

 

 

 

Une petite anecdote: Casino a été en partie produit par les capitaux de TF1 International. 

 

 

Au niveau visuel, Casino est un délice perpétuellement renouvelle, un enchantement de tous les instants. La lumière de Richardson, savante composition qui ancre les personnages dans un univers visuel fictionnel, lisible et interprétable dans ces pans de plans surexposés qui surgissent aux moments forts du récit, et qui sait aussi instaurer un rapport avec la réalité dansa plus froide objectivité et qui donne sa 'force documentaire' au film et à toute la narration, dispose d'une aura qui dépasse presque le simple cadre du film et s'impose en somme comme la matrice esthétique du cinéaste. La profondeur des noirs est sidérante, la saturation des couleurs idéale bien que l'étalonnage des couleurs soit bien plus froid que le Laserdisc NTSC qui nous a servi de comparaison. La définition est ciselée au possible et oeuvre de concert avec des contrastes ravageurs qui affinent sans cesse les compositions et les choix de cadre, redoutables et... absolument parfaits. L'étal de couleurs qui ouvre le film (rose, rouge, puis ocre, puis extrêmement chaud avec les flammes du générique anthologique) est reproduit avec une stabilité chromatique digne des plus grands DVDs. Plus de moiré, plus de vacillement... l'encodage impose une densité constante de tous les éléments visuels qui composent le film et sa technique. On regrettera néanmoins un degré de définition parfois un peu "juste" et qui a parfois aussi tendance à limer la surface de l'image pour en donner une impression plus polie. Ceci est  sans doute du à la gestion de la compression... Quoi qu'il en soit, le film  n'a jamais été présenté dans une copie vidéo digne de ce nom. Cette version zone 2 PAL du film est en soi un cadeau béni des dieux, en dépit de certaines modulations techniques (inévitables...) fort regrettables mais sur lesquelles il faut pourtant compter...

 

Le coffret est présent dans un digipack (je déteste ce mot...) qui s'ouvre en deux volets. il contient une citation de Scorsese sur un fond panoramique de Las Veags, ainsi qu'un livret assez étoffé pour une fois. Le titre du film y est inscrit avec un très léger effet de relief. Un bien bel objet donc, proposé  dans toutes les bonnes crémeries pour 32.99 Euros...

 

 

 

 

 

 

La bande-son de Casino est peu commune: elle est à la fois le point d'origine du récit (le film est bâti sur une gigantesque rétrospection, à visée analeptique et introspective, à laquelle prennent part même les personnages disparus en cours de route) et sa condition d'existence. Les voix se mêlent les unes aux autres, tel un opéra où les âmes des personnages hantent la scène. De plus, chaque parcelle de Casino baigne dans un maelström de tubes américains perpétuellement renouvelé. Contrepoint absolu à la forme visuelle du film, la bande-son dessine et circonscrit toutes ses limites. Sans elle, le film n'est pas, avec elle, le film existe et s'incarne dans sa propre dimension spatio-temporelle. Une pièce maîtresse donc, un monceau de cinéma anthologique dans son approche. La bande-son de Casino est à cet égard un élément fondateur du récit. Mixée par le grand Skip Lievsay, la bande-son ne bénéficie pourtant pas de prouesses techniques... au contraire, elle se tapit dans un certain conformisme mais parvient à évoquer ce qu'elle doit évoquer avec une justesse de ton et caractère qui n'est pas étrangère à la nature, voire à la réussite du film. La scène frontale est très active, très travaillée en terme "d'ambiophonie triphonique" et diffuse l'essentiel des informations (car ce sont des informations, avant toute autre chose: dialogues clés, musique etc...) au travers d'amples panoramiques sonores qui n'hésitent pas à être relayés par les enceintes arrières.

 

Quelques figures de style complètent un ensemble réaliste et fertile en environnements sonores divers: le casino, le désert, les sous-sols, etc... . Ainsi, quelques explosions et coups de feu, de même que cette séquence très réussie de claquements de porte illustrant les fuites et les dissimulations de Nicki Santoro viennent élargir les champs d'évocation. La dynamique est plutôt enjouée, et l'enregistrement (pourtant daté de 1995) des plus pertinents: les sons évoqués ne semblent pas sur-compressés et dessinent une scène sonore qui a tout le parfum de la vérité. Une composition sonore complexe dans sa densité et anthologique dans on approche formelle, à l'image de cette introduction de séquence où se mêlent le thème musical du Mépris de Godard (par George Delerue), une chanson rock en arrière plan et le bruit du vent soufflant dans le désert (le lieu du rendez-vous) tandis qu'à l'écran, une voiture lancée à vive allure défile de droite à gauche dans les lunettes de Robert de Niro. Casino est baigné d'instants comme celui-ci, rares et précieux. La bande-son du film concentre les tensions à l'écran tout en étoffant le paysage moral, évocateur, musical, violent, bruyant dans lequel évoluent les dramatis personae. Sorte d'opéra tragique le film nécessite cet accompagnement sonore et sonique, musical et dialogué. A elle seule, la bande-son(ore) incarne le film et s'impose comme sa condition d'existence. Que dire de plus à propos d'un film qui s'ouvre sur une sorte de monologue intérieur:

 

 

"When you love someone, you got to trust her... otherwise what's the point? ... And for a while, I belive that's the kind of love I had..."

 

 

 

Le coffret présenté ici propose deux versions du film: une en VF sur le disque UN e l'autre en Version originale sur le disque DEUX. Les deux versions sont encodées en DTS 5.1 Mi-Débit, ainsi qu'en Dolby Digital 5.1. La piste DTS VO, dans un premier temps, s'impose comme très satisfaisante. Les défauts de ces DVDs est de proposer (mais c'est subjectif) une réponse en fréquence assez courte, surtout sensible sur le disque 2. Cette réponse plus courte n'est pas présente sur le Laserdisc NTSC Dolby Surround. Non pas que cela soit gênant, il en résulte néanmoins, par moments, une sensation d'étouffement de toutes les zones clés à l'oreille. Ceci est cependant tempéré (et ce n'est qu'un "défaut" minime) par l'expressivité globale de la bande-son, où les aigus sont cinglants et la zone médium (bien que courte...) assez chaleureuse. Le codage DTS apporte un surcroît de définition et de coffre sur la voie centrale (disque 2), de même qu'il amplifie le message délivré via une plus grande faculté de relayer l'information. l'ensemble en devient plus holographique et plus ventilé, là où la piste Dolby Digital minimise de manière parfois très sensible l'ensemble de la scène sonore. En Dolby Digital, l'évocation est restreinte à l'oreille, il faut presque monter le son pour parvenir à un résultat qui sera pénible à l'oreille et qui demeurera, quoi qu'il en soit, loin derrière la pertinence de l'évocation disponible en DTS. Différences subtiles mais notables donc sur la VO. le disque 1 propose quant à lui un autre type d'écoute. Le volume sur la VF semble être plus poussé et plus puissant. Le canal central par exemple, où les voix ont été réenregistrées en studio pour le doublage (assez vulgaire d'ailleurs...), bénéficie d'une présence plus marquée, plus affirmée (due au doublage, certes), mais aussi un peu mieux centrée que sur la VO, plus molle mais tout aussi pertinente dans ce domaine. De plus, le reste de la bande-son sonne plus haut, plus global. Mise en avant de la VF par l'éditeur? Personne ne le saura jamais... Quoi qu'il en soit, qui regardera Casino en VF ? Sur ce premier disque toujours, les différences DTS-DD sont encore plus étroites, mais révélent une même nature au final: le DTS est ample et rigoureux, tridimensionnel et ventilé, la piste DD est quant à elle étroite, puissante certes, mais concentre son rendu sur les enceintes sans viser la diffusion dans la pièce. Manquant cruellement de dimension, elle pourra paraître plus précise (mais cela sera faux et subjectif) sur les plus petites installations justement parce qu'elle se recentre sur les enceintes elles-mêmes. Aucun  effet de voile ou de masque du à une ré-égalisation semblent être présents. La gamme dynamique est large et parfois furibonde sur la musique. En outre, l'ensemble des canaux diffuse un message sonore avec une homogénéité fort bienvenue. En observant l'enceinte centrale, on s'aperçoit que le codage DTS intègre mieux les voix des narrateurs dans le message global, par un effet de fondu harmonieux très sensible sur la VO. En Dolby Digital, cette voie centrale est un peu plus isolée au centre et remplit nettement moins bien les zones fantôme entre les frontales. En comparaison, le Laserdisc Dolby Surround est sourd et peu enjoué. 

 

En conclusion, peu d'exploits techniques, peu de brio multicanal mais une scène sonore très juste et aérée. Le disque 1 contenant la VF est conseillé pour une expérience tout juste plus spectaculaire, tandis que le disque 2 est recommandé pour le mixage original et surtout, les discours originaux constellés de "Fuck" !

 

A noter enfin que sur la VF, les monologues sonnent un peu "caverneux" au début du film en DD ou DTS... un peu comme si un écho maladroit avait été rajouté. Ce phénomène (tout juste notable par certains) disparaît au bout de quelques minutes.

 

A NE PAS MANQUER: la comparaison DVD DTS zone 2 et laserdisc DTS, en exclusivité, par notre confrère MOZ (du forum de notre site). Test  comparatif réalisé sur pré-ampli Lexicon.

 

COMPARAISON DVD vs LD

 

 

 

 

 

 

        VF

       VO
ÉQUILIBRE SONORE  15 /20  14.8/20

PRÉSENCE

 14 /20  14/20
DYNAMIQUE                          14.7 /20  14.6/20
FIDÉLITÉ / NATUREL                     14 /20  14/20
REPRODUCTION MUSIQUE    14 /20  14/20
ACTIVITÉ SURROUND       12 /20  12.2/20
NIVEAU L.F.E                10 /20   10/20
DÉFINITION SPATIALE                     14.4 /20  14.2/20
Note Globale        14 /20 (environ)  14 /20 (environ)

DIFFÉRENCES DTS-DD (Cliquez ici pour en savoir plus)

7/10, Piste DTS plus convaincante la plupart du temps. Dynamique et homogénéité rehaussées. Très largement convaincant, mais on ne peut s'empêcher d'évoquer la qualité du Laserdisc DTS...

A noter que les notes ci-dessus tiennent compte à la fois du mixage artistique et des résultats techniques.

MATÉRIEL DE TEST: Amplificateur Denon AVC 3800, Décodeur DTS externe Millennium Technology 2.4.6, Enceintes JM LAB Opal 609 (mode trois voies) bicâblées, Enceinte centrale JM LAB Cobalt (2000) CC-800 bicâblée, Enceintes surround Jamo SR 160, Caisson de basses Yamaha SW300 (31 cm, forward firing), Lecteur DVD-Vidéo-Audio-SACD Pioneer DV-656 Dézoné, Téléviseur 16/9 Phillips, Câbles haute-définition. télécommande universelle JBL TC-1000.

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